Quels furent les éléments de diagnostic à l'origine de l'expérience ?
Ce sont des adultes (97%) immigrés ou issus de l’immigration, hors communauté européenne, principalement des femmes (58% sont mère au foyer), elles souhaitent être autonome dans leur vie quotidienne et s’impliquer dans leur environnement. Notre public est pisciacais, il habite à 88% le quartier de Beauregard, la proximité est un facteur essentiel dans la recherche des ASL, les apprenants ne sont pas véhiculés et les déplacements coûtent chers. La majorité de notre public est installé en France depuis plus de 30 ans et ont plus de 56 ans. Ceci s’explique par l’isolement de ces personnes qui s’occupaient de leurs enfants et de leur foyer, elles pratiquaient très peu le français, notamment pour maintenir la transmission de leur langue maternelle aux enfants, au fils des années les enfants sont parties et elles se retrouvent en difficulté à cause de la méconnaissance de la langue et de la culture française.
Selon le tableau des situations professionnelles, nous voyons une nette augmentation des personnes en recherches d’emploi en 2012 : 11%, en 2013 : 16% et en 2014 : 19%. Les ASL permettent à ces personnes de connaître les codes de notre société et d’améliorer leur français sachant que 69% des participants n’ont jamais été à l’école et 10% n’ont pas dépassé le cours élémentaire.
Mots clés associés à l'actions
alphabétisation & apprentissage du français
Description générale
Atelier socio-linguistique
Description de l'expérience, ses objectifs, ses acteurs et ses différentes phases.
Objectifs Généraux :
-Accompagner le public dans la connaissance des espaces sociaux, culturels et institutionnels selon 3 phases progressives : découvert, exploration, appropriation
- Acquérir des compétences de communication, afin de mieux s’insérer dans la vie sociale et professionnelle
-Développer chez les usagers la confiance en soi et affirmer ses choix (être autonome)
Objectifs Opérationnels :
-Permettre dans le cadre des ateliers sociolinguistiques, l’implication des participants dans leur environnement
La majorité des apprenants sont en France depuis de nombreuses années et veulent se fondre dans la population. De ce fait, il est important pour eux de connaître leur environnement, agir en tant qu’usager d’une structure, habitant d’un quartier, parent d’élèves, citoyen français. Lors de nos ateliers nous avons abordé plusieurs de ces thématiques (voir tableau des thématiques menées).
-Connaître le fonctionnement et l’utilisation d’un ou plusieurs espaces sociaux, culturels ou institutionnels
Notre dispositif ASL s’appuie sur 9 formatrices bénévoles, un animateur multimédia et une coordinatrice directrice adjointe du centre social.Nos ateliers ont eu lieu en période scolaire, le mardi et jeudi de 9h à 11h et de 14h à 16h. Ces horaires permettent aux mamans qui ont des enfants à l’école de participer aux différents ateliers.
Nos séances durent deux heures, en début d’année nous commençons par un jeu pour faire connaissance et nos ateliers sont rythmés entre oral, lecture et écriture en groupe ou individuel.
En parallèle, le jeudi de 14h à 16h nous avons ouvert un atelier informatique spécifique aux ASL afin de permettre aux participants de découvrir de nouvelles techniques de communication.
Quels sont les impacts ou effets positifs produits par cette expérience au niveau du public, du centre social ou de l'environnement ?
A leur échelle, les ateliers sociolinguistiques favorisent le lien social, en effet, de plus en plus d’apprenants participent aux animations du centre social : sorties familiales, séjours, repas, comité d’usagers…ces familles gagnent en autonomie, elles s’impliquent dans le centre social en tant qu’usagers et se sentent plus à l’aise dans la société française.
Quels furent les facteurs de réussite de cette expérience ?
Les 9 bénévoles du centre social ayant suivi cette formation ont bien intégré l’importance de cette action comme processus d’intégration. Tout au long de l’année, notre action a été menée dans l’environnement proche des participants (la ville de Poissy et le quartier de Beauregard) et nos ateliers se sont déroulés autant dans les locaux du centre social que les structures avoisinantes comme la bibliothèque, la médiathèque, la mairie, la poste, les commerçants de la place Racine, le marché…
Quelles sont les limites de cette expérience ?
Nous constatons une baisse des effectifs à partir du mois d’avril, mai et juin, expliquée par les départs en vacances différés à cause du mois du ramadan et des retraités qui prennent leurs vacances en dehors des périodes d’été. Concrètement, il est difficile d’avoir des personnes qui viennent 4 fois par semaine dans nos ateliers, les apprenants ont souvent des soucis familiaux : santé, enfants, petits-enfants auxquels ils donnent priorité.