Quels furent les éléments de diagnostic à l'origine de l'expérience ?
Les taux de réussite au Brevet National des Collèges pour l'ensemble des 4 collèges de Goussainville sont inférieurs à la moyenne nationale par exemple le Collège Charpak affiche un taux de réussite pour la session 2012 de 70,8% alors que la moyenne nationale est de 84,9%.
Les taux de réussite avec mention sont inférieurs à la moyenne nationale. Pour le collège Charpak il est de 42,7% contre 61,1% pour la moyenne nationale.
Les taux de redoublements en fin de 3ème et les taux d'exclusions des collèges sont significatifs des difficultés que rencontrent les élèves mais aussi des équipes enseignantes.
Les taux de redoublement en seconde et les exclusions des élèves du lycée sont préoccupants.
Le taux de réussite au bac en 2012 est de 80% au lycée Romain Rolland de Goussainville quand il est de 85,7% au niveau national. Plus de 40% des inscrits en classe de seconde n'arrivent pas au Baccalauréat.
Alors que selon le rapport annuel de septembre 2010 sur l’Éducation de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) la France se rapproche de son objectif : 50% de diplômés de l’enseignement supérieur dans une classe d’âge.
A Goussainville, plus de 35% des jeunes de 15 ans ou plus sortent du système scolaire sans diplôme, ce chiffre est de 18,5% sur le département. Sur la commune le nombre de diplômés du CAP/ BEP est de 23% , celui des titulaires du bac descend à 14,7% et celui des diplômés de l'enseignement supérieur à 12,3%.
Le rapport en question montre que, dans les pays de l’OCDE, le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur est inférieur à 4 %, celui des diplômés de l’enseignement secondaire est inférieur à 7 %, alors que celui des individus qui ne sont pas titulaires d’un diplôme de fin d’études secondaires a franchi le cap des 10 %. Il y a donc un vrai lien entre le niveau des diplômes obtenus et le taux de chômage de la population : plus on est diplômé et moins on est touché par le chômage.
A Goussainville le taux de chômage de la population est de 16,2%. La population y est faiblement diplômée comme nous le montre le tableau ci-dessus.
De plus la majorité des emplois occupés par les Goussainvillois sont des emplois de faible niveau de qualification : les ouvriers et les employés représentent 51,6 % .
Le nombre de familles monoparentale est plus élevé sur la ville que sur l'ensemble de la France. Ce sont souvent des mères qui élèvent seules leurs enfants et qui sont peu disponibles du fait de leur activité professionnelle.
L’école porte à elle seule les aspirations d’ascension sociale de la population car le diplôme de formation initiale est plus que jamais le déterminant majeur de la carrière professionnelle.
L 'entrée dans le monde professionnel est très difficile car les jeunes n'ont pas ou peu de qualification et ceci malgré un marché de l'emploi en développement sur le territoire du fait de la proximité de l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle.
Peu de goussainvillois au chômage accèdent à ces emplois car ils sont moins qualifiés que les chômeurs des villes voisines comme Gonesse ou Sarcelles. En effet, les habitants des villes voisines de Gonesse et Sarcelles mieux qualifiés accèdent plus facilement à ces emplois.
Aujourd'hui, le concept d'échec scolaire est bien plus important qu'il y a 30 ans. En effet, le manque d'emploi amène les jeunes sortis du système scolaire vers un longue période de chômage contrairement à 30 ans de cela où les métiers de l'artisanat permettaient aux jeunes de s’intégrer dans la société par le travail.
Si nous ne luttons pas contre le décrochage scolaire, les jeunes issues de ces quartiers quitteront le système scolaire sans qualification et rencontreront des difficultés à s'insérer dans la vie professionnelle.
Notre problématique sera donc de : faire en sorte que tous les enfants de ces quartiers réussissent leur scolarité et qu'ils sortent de l'école avec un diplôme.
- Une grande majorité de parents ne connaît pas ou ne sait pas utiliser le site de l'école, du collège ou du lycée de leur enfant alors que c'est une source d'informations importante de la vie de l'établissement. Sur le site des collèges et lycée ils pourraient avoir accès à pronote (logiciel de gestion de vie scolaire utilisé dans plus de 4000 établissements : notes, bulletins, absences, retards, sanctions,conseils, orientations, cahier de texte en ligne...).Ce site donne aux parents la possibilité de mieux suivre la scolarité de leur enfant et de pouvoir agir sur leur scolarité sans attendre la rencontre trimestrielle.
Mots clés associés à l'actions
Famille
Parentalité
éducation / scolarité
Description générale
Face au constat d’un nombre important d’enfants en échec scolaire ou en voie de déscolarisation, d’une précarisation grandissante des familles fréquentant le Centre Social, et pour lesquelles s’accentuent les irrégularités d’accès aux savoirs et à la culture, d'un marché du travail en crise et qui ne peut donc plus absorber par le biais de l'artisanat la main d’œuvre non qualifiée, je propose de renforcer le temps d’accompagnement scolaire.
Je suis convaincue qu’au-delà de la réussite scolaire, la construction de l’enfant et sa capacité à se scolariser ne se construit pas uniquement autour des devoirs, l’environnement familial, l’ouverture culturelle et l’accès aux loisirs sont autant de facteurs de réussite.
L’accompagnement scolaire doit donc être un travail quotidien avec les familles sur la connaissance de l’école et leur capacité à accompagner leurs enfants.
La démarche s'articulera autour de trois axes :
• Un axe autour du travail personnel pour améliorer les résultats scolaires.
• Un axe éducatif autour de nouveaux ateliers (théâtre, sciences,…) pour donner du sens aux apprentissages et apporter une ouverture culturelle.
• Un axe autour de l'accompagnement des parents dans le suivi de leurs enfants (information collective et individuelle…)
Afin de développer ces différents ateliers, le travail en réseau devra être privilégié avec l’ensemble des acteurs agissant sur les champs éducatifs : il apparaît pertinent de renforcer le partenariat afin d’assurer une cohérence dans le suivi des enfants.
Le projet a été validé par le président de l'association qui l'avait présenté au Conseil d'Administration. Le projet a ensuite été déposé dans le cadre du CUCS (contrat Urbain de Cohésion Sociale).
Description de l'expérience, ses objectifs, ses acteurs et ses différentes phases.
finalité
Faire en sorte que tous les enfants réussissent leur scolarité
↓
But
Améliorer les pratiques éducatives
↓
Objectifs généraux :
1- Améliorer les résultats scolaires
Objectifs opérationnels :
Mettre en place des stages de révision et de préparation aux examens
Aider à la recherche de stages en adéquation avec les souhaits du jeune
Proposer de nouveaux ateliers artistiques ou culturelles
2- Améliorer la qualité de l'encadrement
Former les intervenants
Augmenter le nombre de bénévoles
Remettre en place des réunions d 'équipe
Impliquer davantage les familles dans le suivi de la scolarité de leurs enfants
Mettre en place des séances d'utilisation des sites des collèges
Organiser des séances d'informations des parents sur le système scolaire et l'addiction aux écrans
Quels sont les impacts ou effets positifs produits par cette expérience au niveau du public, du centre social ou de l'environnement ?
→ Les inscriptions à l'accompagnement scolaire ont commencé le 8 septembre à 14h00.
A 17h00 les 50 places pour les enfants de primaire étaient complètes. En plus, nous avons créé une
liste d'attente de 15 enfants et orientés 12 enfants vers une autre association proposant de
l'accompagnement à la scolarité.
36 Le nombre de collégiens inscrits a été supérieur à celui de l'année dernière sans toutefois atteindre
l'effectif maximum . Sur les 40 places disponibles 29 ont été prises lors de la première semaine
d'inscription et 6 lors de la rencontre parents/professeurs au collège Robespierre.
→ Ce plan de communication a permis au Centre Social d'être plus visible et de se faire connaître
grâce notamment à la création d'un logo.
→ En se faisant connaître grâce à ce plan de communication autour du projet « lutter contre
l'échec scolaire et contribuer à la réussite de chaque enfant » le centre social a bénéficié de
nouvelles inscriptions sur d'autres activités : la couture, les cours de langue, l'accueil de loisirs, les
Ateliers Sociolinguistiques et la Blablathèque ( c'est un accueil parents/enfants de moins de 3 ans où
les parents peuvent échanger ) .
→ Des adultes ayant entendus parler de l'initiation au logiciel pronote par notre structure sont
venus se renseigner pour savoir s'ils pouvaient avoir une formation générale à l'outil informatique.
De ce fait une action dans ce sens va être mise en place pour répondre à cette demande.
→ Plus d'adhérents pour le centre social
→ Plus de visibilité
→ Plus de reconnaissance
→ Émergence de nouveaux projets pour le centre social et les travailleurs sociaux qui tiennent
des permanences dans notre structure.
→ Les enfants et les jeunes ne sont pas livrés à eux mêmes pour les parents qui travaillent et qui
ne peuvent les mettre en centre de loisirs.
→ Les enfants et les jeunes encadrés durant l'activité CLAS ce sont autant de jeunes qui ne
vandalisent pas, qui ne font pas preuve d'incivilités ou d'occupation des halls d'immeuble ( propos
du gardien de la barre HLM à proximité du centre social).
→ Des enfants et des jeunes plus motivés parce qu'ils donnent du sens aux apprentissages.
→ Des enfants et des jeunes plus sûrs d'eux, plus responsables, qui savent qu'ils ont le pouvoir
d'agir sur leur scolarité.
→ Des enfants et des jeunes qui ont une chance supplémentaire d'aller au bout de leur parcours
scolaire ( propos d'une maman).
→ Des parents qui abordent l'année scolaire avec un outil pour mieux suivre la scolarité de leurs
jeunes ( pronote).
→ Des parents qui trouvent des réponses à leurs questions liés à l'éducation de leurs enfants.
Quels furent les facteurs de réussite de cette expérience ?
- une bonne communication autour du projet.
- un partenariat qui s'est développé tout au long du projet.
- des réponses immédiates aux attentes des publics ( familles, jeunes,) et des partenaires
Quelles sont les limites de cette expérience ?
l'implication des différents partenaires : par exemple les professeurs