Quels furent les éléments de diagnostic à l'origine de l'expérience ?
Frais Vallon est une cité construite dans les années 60 pour résorber l'habitat précaire du centre ville et loger les rapatriés d'Afrique du Nord pour répondre aux besoins de logements décents,, la cité est construite, vite, 15 bâtiments: tours de grandes hauteurs et barres, sont érigés sur des champs et et des terres agricoles , elle a fait l'objet des les années 1970 d'une premiére opération de réhabilitation dans le cadre du dispositif" habitat et vie sociale". Des équipements sont crées dont le centre social, le métro arrive à l'entrée de la cité, une avenue est construite. Malgré cela la cité vieillit mal , une deuxième chantier est réalisé à partir de 1992 qui commence par l'implosion d'un Bâtiment et l'installation du siege de l'OPAC HMP( ville de Marseille) qui gére la cité.
Malgré une forte intervention de la Ville, du logeur et des différentes collectivités les 20 premières années, Frais Vallon ne fera plus l'objet de l'attention des décideurs, elle se dégradera, dont le logeur qui laisse à l'abandon une cité de prés de 6000 habitants, privés de jeux d'enfants, d'équipements sportifs...Les différentes associations dont le centre social mettent en place un collectif "habitat et cadre de vie " pour travailler ces deux thématiques et interpeller les décideurs. Cette exposition s'inscrit dans cette dynamique.
Mots clés associés à l'actions
Culture
Démocratie & citoyenneté
Logement
Habitants
Description générale
réalisation d'une exposition de 36 affiches: 27 portraits d' habitants ou d'intervenants locaux, 1 sur les objectifs de l'action et 8 affiches textes récapitulant des questions liées au cadre de vie et au logement: et les logement? et les jardins publics? et la salle des fêtes? et l'éclairage public? et les équipements sportifs? et les jeux d'enfants? et les noms des rues? et le respect?
Des habitants ont rédigé des textes sur le thème "on peut rêver ",écrits qui apparaissent sur les affiches textes.
Description de l'expérience, ses objectifs, ses acteurs et ses différentes phases.
Le centre social travaille depuis longtemps sur l'image, cf notre site: centresocialfrais vallon.org, nous avions effectué un projet sur la mémoire du quartier à partir d'entretiens avec des habitants et l'intervention de la photogaphe Suzanne Hetzel, qui aboutit à l'édition d'un livre distribué à chaque locataire. Nous pratiquons les murs d'images en pied des bâtiments afin de partager avec le plus grand nombre nos réalisation. Par ailleurs, les habitants expriment fortement leurs revendications quant à la précarité de leurs conditions de vie, c'est à ce moment que Suzanne Hetzel nous a présenté le graphiste Vincent Perrottet issu de GRAPUS , s'est imposé le thème de "on peut rêver "comme fédérateur des différentes énergies.Qui mieux que les habitants peuvent parler d'eux mêmes. Nos administrateurs ont fait visiter la cité à V Perrotet, lui ont présenté des locataires qui l'ont reçu chez eux, il a donc confronté sa vision aux leurs et a fait une proposition artistique discutée avec tous les acteurs:réaliser une exposition d'affiches qui permettrait de donner à voir une réalité et à lire l'expression de ses habitants, l'objectif étant qu 'elle soit exposée au centre social , sur les murs de cité mais qu'elle circule, qu'elle voyage dans Marseille , la région , l'hexagone.Le vernissage s'est fait une galerie marseillaise mélangeant le public frais vallonais aux habitués du lieu. Depuis, elle a été montrée au CDI du préstigieux Lycée Thiers, dans des écoles d'art, des galeries parisiennes, l'université d'ATTAC.. Nous avons édité un journal à l'occasion de l'affichage sur les murs, qui retrace le projet, nous en avons effectué un tirage conséquent; qui nous permet de le déposer dans des lieux culturels, des lycées , des associations des centres sociaux, des festivals d'art (Chaumont).
Quels sont les impacts ou effets positifs produits par cette expérience au niveau du public, du centre social ou de l'environnement ?
Ce projet a permis une rencontre entre habitants, membres du CA, équipe , intervenant locaux, avec un artiste Vincent Perrottet qui a une vision humaine et politique de son travail. Il avait la volonté de traduire dans ces portraits la force et la beauté qui se trouve dans la résistance de celles et ceux qui ne se résignent pas et croient qu'il est possible de se battre pour changer ces conditions de vie, c'est une amitié qui s'est développée, puisqu'il réalise chaque année la carte de voeux du centre social. Quant aux textes ecrits par les habitants, ils traduisent les attentes, ils se font l'écho d'espérances et de rêves qui parfois ne traduisent qu'une demande"ordinaire". Mais on peut rêver et réaliser ses rêves! Cette exposition a donc porté le débat au coeur de la cité et permis une réappropriation des questions posées. De plus il faut saluer le fait qu'ils aient accepté de s'afficher, il faut prendre la mesure de cet investissement, être vu par tous ici et ailleurs. La fierté de porter haut leur cité,leurs paroles, leurs colères,leurs joie et leurs revendications, va leur faire dépasser l'inquiétude, la timidité . Peu de gens auraient eu ce courage. Femmes portant le hijab, adolescentes flamboyantes, adolescents, militants associatifs.. vont envahir l'espace public et interpeller le public. Ce projet a duré 3 années, il est important de s'inscrire dans le temps, ce qui permet de co construire avec des habitants qui l'ont nourri de leur réalité et l'ont partagé avec d'autres..Ils se sont positionnés en acteurs et citoyens .Il s'agit aussi de prendre du plaisir à travailler ensemble,mais aussi d'engagement au service de la cité,faire évoluer son image , ni idyllique, ni maudite, il s'agit de "représenter, de transporter là où ne pensait pas être autorisé d'aller, d'ouvrir à l'ailleurs tout en croisant les regards, et susciter des rencontres improbables, atypiques et toujours exceptionnelles.En conclusion le centre social bouscule les représentations et pose un acte politique.
Quels furent les facteurs de réussite de cette expérience ?
La reconnaissance dont bénéficie le centre social, l'investissement des administrateurs véritable "agents "au service du projet, la personnalité de l'artiste, le fait qu'il continue son engagement à nos côtés en dit long. Bien sur la thématique est ancrée dans le quotidien et correspond à une demande clairement exprimée.
Quelles sont les limites de cette expérience ?
Le centre social ne compte pas dans son équipe un médiateur culturel, ce qui rend difficile la diffusion du journal, le lien avec les lieux où installer l'exposition. Et l'on peut déplorer la frilosité des financeurs quant un projet culturel est porté par un équipement estampillé "social".