Actions
Ombre et Lumière Paroles et Sons de Mères
- Structure organisatrice
- ASPHALTE - Val-de-Marne
- Publié par
- Maria Martins mmartins@asphalte94.org
- Thèmes
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- Adultes femmes
- Autres ...
- Autres ...
- Soutien à la fonction parentale
- Autres ...
- Fichier(s) associé(s)
- Quels furent les éléments de diagnostic à l'origine de l'expérience ?
- Dans le cadre de son action « le temps des femmes », le Centre Social propose aux femmes, d’origines diverses parlant ou peu ou pas le français, un espace d’échange et de communication. Il a pour objectif de proposer des actions innovantes afin de mettre en relief le savoir-faire des participantes. Cet espace, flexible, met en mouvement des femmes isolées, fait circuler l’information, la culture, renseigne, éclaire… Tout au long de son existence, il a accueilli différentes activités, offrant un passage fluide d’une à l’autre, permettant aux femmes de se les approprier librement. Il est, aujourd’hui, devenu un espace ressources pour les femmes. Les femmes y développent leurs capacités relationnelles, s’enrichissent au contact d’autres communautés. Elles reprennent confiance, se sentent valorisées dans leurs démarches d’insertion… Pour l’année 2013/2014 les femmes ont souhaité réfléchir autour du : « Système Scolaire en France ». Nous avons mis en place le projet « Ombres et Lumières Paroles et Sons de Mères ». Elles sont conscientes qu’être mère, principalement dans un pays étranger, est une grande aventure. Les femmes hésitent à s’impliquer dans la scolarité de leurs enfants, disent « pas comprendre… ne pouvoir parler, s’exprimer… Elles recherchent les clefs pour les accompagner vers l’autonomie et l’épanouissement de leur vie scolaire. Les participantes veulent inculquer des bases « saines » aux enfants, dans un pays où elles doivent surmonter d’innombrables obstacles…
- Mots clés associés à l'actions
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- Famille
- Parentalité
- éducation / scolarité
- Culture
- Intégration
- Habitants
- Description générale
- VILLENEUVE ST GEORGES • Villeneuve St Georges, autrefois Villa Nova, antique berceau d’une cité gallo-romaine, Villeneuve st Georges fut un lieu de passage de rois, de ministres, de savants, d’artistes, d’hommes de lettres. La ville est située dans le Val de Marne, entre la vallée de la Seine et le plateau de la Brie. Elle compte 31 278 habitants. Au cours de son histoire, Villeneuve-Saint-Georges a accueilli des populations venues de diverses régions et de différents pays. Carrefour des migrations, elle est forte aujourd’hui de 130 nationalités. ASPHALTE/ et le PROJET Asphalte, association d’éducation populaire agréée Centre Social depuis 2008, vise à promouvoir les initiatives sociales et culturelles innovantes impulsées par les habitants. L’association apporte un soutien et un accompagnement pour la réalisation de ces initiatives. Ses activités ont pour vocation d’œuvrer à la cohésion et à la justice sociale. Depuis six ans, le Centre Social Asphalte propose un espace de communication et d’échange destiné aux femmes : « Le temps des femmes ». En 2012/2013, les femmes ont manifesté une curiosité mêlée d’angoisse à propos de l’école, de l’échec scolaire, du système scolaire en France. Elles souhaitaient de plus amples informations sur la scolarité de leurs enfants. Nous avons pris en compte l’expression des demandes et avons élaboré la présente action : « Ombres et Lumières Paroles et Sons de Mères » Le film que nous présentons confronte les réflexions des mères d’Asphalte et d’Arc-en Ciel ainsi que des enseignants des écoles. Les premières s’expriment face à la caméra, les seconds par questionnaires.
- Description de l'expérience, ses objectifs, ses acteurs et ses différentes phases.
- Finaux : - Améliorer et encourager la communication entre les femmes/mères et l’école. - Permettre aux mères de ce groupe, à l’issu de cette action, d’engager une autre relation avec l’école. Opérationnels : - Lever les angoisses des mères grâce à la verbalisation et à l’échange. - Permettre aux mères d’identifier les représentations sociales liées à l’école. - Favoriser la compréhension du système scolaire français par les mères. - Consolider leur rôle de mère. - Encourager l’investissement des mères dans le parcours scolaire de leur enfant. - Favoriser l’échange et le partage d’expérience au sein du groupe. - Contribuer à transmettre la parole de ces mères par la réalisation d’un film. Cette action s’est déroulée en plusieurs étapes : 1- Différents ateliers au sein d’asphalte 2- Une séance d’échange avec des adhérentes de l’association arc-en-ciel 3- Une séance d’enregistrement 4- Une séance de projection pour le groupe Période : A partir du 2 octobre 2013 jusqu’au 3 juin 2014 1- Différents ateliers au sein d’Asphalte Introduction du projet 1 atelier. Dans une première phase, l’intervenant et l’animatrice ont présenté le projet aux participantes où ils ont souligné l’importance d’initier une réflexion orale et en groupe sur le thème. Initiation des ateliers 4 ateliers oraux : Des précisions ont été apportées au projet à l’aide d’exercices oraux. L’intervenant et l’animatrice posaient des questions sur l’école aux participantes. Les réponses étaient corrigées oralement. Ils proposèrent aussi de formuler les questions par écrit et si besoin dans leurs langues maternelles. Des groupes de travail furent mis en place, les animateurs donnèrent des pistes de réflexions: Le contact des enfants avec l’école/ la Directrice/la Maîtresse/le rôle des parents dans l’école/contacts des parents avec le représentant des parents… Les femmes présentèrent différentes idées : « Je ne comprends pas ce que les maîtresses me disent…Elles ne me parlent pas des enfants… Je vais aux réunions mais j’ai des difficultés à suivre…Les messages du cahier de correspondance sont traduits par les enfants…Je n’arrive pas à dire ce que je veux…A la maternelle c’est mieux on s’occupe plus des parents qui ne comprennent pas…On a besoin de plus de détails sur la scolarité de nos enfants…Je parle à mon enfant dans ma langue c’est pour ça qu’il a des difficultés…Mes filles préfèrent leur grande sœur et leur père parce qu’ils parlent mieux le français, mes filles me repousse car je ne comprends pas et je ne suis pas allée à l’école…Les familles étrangères doivent faire un effort et aller vers les enseignants…Les demandes de rencontres doivent être des deux cotés…J’ai peur des mauvaises nouvelles, je ne demande rien, c’est ma famille qui m’aide… Ma fille me demande des choses, si je ne réponds pas immédiatement elle demande à son père… Je me questionne sérieusement sur les rapports que je dois établir avec mes enfants… » L’intervenant et l’animatrice ont rappelé que les enfants ont la capacité d’apprendre plusieurs langues. Qu’il est difficile pour eux de vivre entre deux mondes. Ils ont informé aussi qu’une psychologue était disponible en cas de problèmes avec les enfants. 4 Afin que les femmes cernent mieux le thème, d’autres ateliers ont été proposés, l’intervenant et l’animatrice donnaient les pistes de réflexions. Il a été proposé de : « Raconter une journée à l’école », « Qui accueille l’enfant à l’école » « Y a-t-il beaucoup de devoirs, comment se passaient-ils » « L’enfant mange à la cantine » « Qui s’occupe des enfants »… « Comment communiquaient les mamans à l’école, avec qui »… « En cas de problème avec l’enfant qui contacter » L’intervenant et l’animatrice conseillaient de prendre des notes de ce qui étaient dit même en ayant recours à la langue maternelle… 4 ateliers écrits : Dans une seconde phase, pour que les récits soient plus faciles à verbaliser par les femmes, nous avons mis en place des ateliers d’écritures et de dictions. Exercices de Langue Française, le vocabulaire et la construction grammaticale,… L’intervenant, la Bénévole et l’animatrice ont travaillé individuellement avec chaque femme. 2 ateliers de flash back oral: Les femmes se sont exprimées sur les connaissances acquises au premier trimestre. Elles ont lu leurs productions écrites. Toutes n’étaient pas au même niveau, certaines n’avaient pas finalisé le texte. Le travail d’écriture continua. 10 ateliers sur l’image, le film, et les enregistrements cinématographiques Certaines femmes n’ont pas été très réceptives à être filmées, certaines craintes sont apparues. Elles ont demandé des explications. Pourquoi, pour qui, où allait-il être diffusé ? Certaines ont refusé d’être filmées. L’intervenant proposa des essais de prises de vues avec la caméra. Il s’agissait, ici, de préparer les femmes à être filmer. Le travail autour du film, de l’image, de l’expression, a permis aux mères de (ré) apprendre à se connaitre, à comprendre leur personnalité, réactions, leurs ressentis et blocages… A s’estimer, se faire confiance, s’aimer et surtout ne pas se dévaloriser. 2- Une séance d’échange avec des adhérentes de l’association arc-en-ciel Afin d’enrichir notre étude, et favoriser l’esprit d’ouverture à d’autres quartiers de Villeneuve St Georges, nous avons rencontré les femmes de l’association « Arc en Ciel », notre partenaire. Elles ont accepté d’être filmées, mais elles ont souligné souhaiter visionner le film avant sa diffusion. Elles ont partagé les mêmes inquiétudes, par rapport au système scolaire français, que les femmes d’Asphalte. La rencontre avec les femmes d’Arc en Ciel a levé certains obstacles chez les participantes d’Asphalte qui ne voulaient pas être filmées. Encouragées par Les femmes d’Arc en Ciel, les participantes du « Temps des Femmes » ont manifesté plus de volonté à être filmé. L’intervenant a initié le tournage du film. 5 Pendant les premières séances certaines appréhensions subsistaient encore, la parole, les sons sortaient difficilement. Les femmes ont fait d’énormes d’efforts pour vaincre leurs timidités, ainsi que la peur de ne pas être à la hauteur. Elles ont réussi à parler, face à leurs collègues qui, pour l’espace de quelques instants, devenaient public. Elles ont réussi à faire face à une caméra. Elles ont fait entendre les sons de leurs voix sur l’école en France. Les femmes qui ont été enregistrées ont assumé, face à la caméra, leur opinion sur le thème. A ce stade, le débat était ouvert : « la communication avec l’école ». La communication implique une relation : émetteur récepteur, communiquer c’est prendre en compte l’autre, nous avions les points de vue des mères. Nous devions consulter les enseignants, émetteur et simultanément récepteur des messages, sur la scolarité des enfants et des besoins d’informations de ces dernières. Les premières ont donc été filmées, pour les seconds nous avons conçu un questionnaire que nous avons distribué aux Directeurs des écoles, à l’attention des enseignants, de proximité des deux associations. En amont, nous avions demandé le consentement de l’IEN (Inspection de L’Education Nationale). Nous aurions ainsi les deux points de vue : mères/enseignants, enseignants/mères. (Questionnaire en annexe) 3- Une séance d’enregistrement Pour la présentation du film, nous avons enregistré plusieurs vues (la ville, Asphalte, Arc-en-ciel) (Les textes en annexe) 4- Une séance de projection pour le groupe 1 séance : projection du film le 3 juin.
- Quels sont les impacts ou effets positifs produits par cette expérience au niveau du public, du centre social ou de l'environnement ?
- Tout au long de cette action, les femmes ont tissé des liens entre elles, cela a permis un mieux vivre ensemble. Elles ont aussi développé des compétences en langue française ce qui leurs a permis de mieux s’exprimer. A l’issu de l’action les objectifs opérationnels visés ont été atteints. - Le nombre de participantes aux ateliers : investissement des femmes dans les ateliers. - Participation active dans le travail proposé : un grand pourcentage de femmes a présenté un récit écrit. - L’engagement des femmes dans l’action a permis l’expression orale et physique ce qui a amélioré les relations entre les membres du groupe. - La majorité des angoisses des mères a été levée : elles ont acquis des connaissances sur l’école. - La compréhension des mères du système scolaire français a encouragé leur implication dans la scolarité et le parcours scolaire des enfants. Elles sont plus enclines à poser spontanément des questions. - Valorisation du rôle de mère et de femme: aisance des mères/femmes à transmettre leur point de vue face à une caméra. Les femmes qui ont participé à ce groupe du « Temps des femmes » cette année sont issues du milieu immigré. L’action que nous avons présenté a permis aux mères de : - Développer la coopération et les échanges avec les écoles, principalement les enseignants. - Prendre conscience du besoin de l’enfant d’être encadré par ses parents. - Faire face aux situations nouvelles, les comprendre, et y adhérer. Globalement les enseignants sont satisfaits de la communication Parents/école. • Problématiques repérées par les enseignants Trois problématiques ont été repérées - La communication mères/enfants Les modes de communication parents/enfants. - Connaissance de l’école par les mères Les différents temps de l’école. La compréhension des attentes de l’institution. - Communication enseignants/mères La barrière de la langue. Le mode de communication qui diffère selon l’origine et les familles. La méconnaissance du système scolaire. Le manque d’ouverture des écoles. Le peu de rencontre à l’initiative des mères. Le manque de traducteur. La compréhension des attentes des familles Les propositions d’actions des enseignants pour améliorer la communication mères/école sont les suivantes : - Proposer des cours de langue française à l’école élémentaire. - Mettre en place des activités parents/enfants. - Promouvoir la transmission de l’histoire familiale. - Présenter les différents moments de l’école aux parents dont une présentation filmée d’une leçon. - Développer le partenariat avec Asphalte par des rencontres, des échanges sur les situations. - Accompagner de manière spécifique des mères. - Utiliser des outils visuels dans la communication mères/écoles. Les impacts - Transversalité avec les groupes des ateliers sociolinguistiques et les groupes ALPHA. - Transversalité avec l’action parentalité (REAAP) d’asphalte. (A l’issue des rendez-vous avec les directrices des écoles de Villeneuve St Georges, la directrice d’Anatole France (Elémentaire) a proposé, à la référente famille, de rencontrer les parents au Centre Social Asphalte dans le cadre de l’action parentalité. Après avoir été informée de cette rencontre, par la référente du « Temps des femmes », la directrice de l’école ’élémentaire Jules Ferry s’y est jointe). - Participation au projet ADLI… Dans le cadre du diagnostic de territoire à Villeneuve-Saint-Georges du dispositif ADLI, le groupe de travail a répertorié, dans un premier temps, les offres notamment linguistiques destinées aux primo arrivants. Puis dans un second temps a décidé de s’appuyer sur le film élaboré par le Centre afin de mener une recherche action.
- Quels furent les facteurs de réussite de cette expérience ?
- Adhésion du public réponses concrètes apportées intérêt sur ces questions au niveau du territoire Résonance sur d'autres actions du Centre et du territoire intervention de deux directrice d'école élémentaire au sein du Centre
- Quelles sont les limites de cette expérience ?
- -Thématique très large. Il nous faut à présenter affiner notre action sous la forme d'un sous-thème. -Barrières parfois institutionnelles.