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Apprendre pour Agir

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Quels furent les éléments de diagnostic à l'origine de l'expérience ?
Depuis 1991, le centre social développe en lien avec de nombreux partenaires une action d’insertion et d’alphabétisation sur le quartier haut du Lièvre. Il s’agit d’une action de proximité qui se situe en amont des dispositifs de droit commun. Le Centre Social a réorienté l'action en 2009 pour prendre en compte l’évolution urbaine, sociologique du quartier et les incidences des politiques publiques notamment la loi relative à l’immigration et à l’intégration et le programme de rénovation urbaine. Au plus proche des préoccupations de ses usagers en matière d’insertion, les partenaires du plateau de Haye se sont mobilisés dans la réalisation d'une enquête sur les besoins des personnes en voie d'insertion, résidant sur le plateau de Haye, en matière de savoirs de base. 227 enquêtes réalisées par les travailleurs sociaux auprès de personnes en capacité de se mobiliser avec des profils variés (notamment : bénéficiaires de minima sociaux, salariés en contrat aidés, demandeurs d’emploi) ont permis de faire ressortir des besoins de formation en matière de savoirs de base dans la mise en œuvre d’un parcours d’insertion sociale ou professionnelle : quelques chiffres significatifs : - 138 personnes ont un projet professionnel - 114 personnes souhaitent se préparer à une entrée en formation - 62 personnes ont des difficultés à comprendre et à s’exprimer. - 145 personnes lisent difficilement, et 164 écrivent difficilement. - 111 personnes expriment une demande de formation aux savoirs de base Par la même, au sein du comité de pilotage composé de représentants du CCAS de Nancy, du CCAS de Maxéville, de l'Association de Réinsertion Sociale, du Centre d'Entraide aux Français Rapatriés, de l'Equipe Territoriale d'Insertion du Conseil Général, du Centre Régional de lutte contre l'ILlettrisme, du Centre Social, les partenaires de l'action ont aussi orienté leur réflexion en prenant en compte l’évolution des politiques publiques. Tous s’accordant autour de la volonté de créer un service de proximité favorisant l'acquisition de savoirs de base dans un objectif de construction d'un parcours plus individualisé d'insertion sociale et professionnelle
Mots clés associés à l'actions
  • alphabétisation & apprentissage du français
Description générale
Apprendre pour agir est une action qui se place en amont du droit commun, sa vocation n’étant pas de dispenser une formation telle qu’elle est entendue dans les centres de formation mais bien de permettre de poser les bases d’un parcours d’insertion sociale ou préprofessionnelle pour des publics en fragilité avec la maitrise de la langue et des savoirs de base. En intervenant dans des domaines qui peuvent constituer des freins à la réalisation des projets individuels : garde des enfants, mobilité, aide à la formation, logement, maîtrise de la langue française ; l’action leur permet de reprendre confiance en eux en valorisant leurs acquis, en les rendant acteurs de leur formation pour faciliter l’émergence d’un projet personnel ou professionnel. Cette action, bien qu’expérimentée depuis 2010, est constamment en évolution afin d’élargir ses champs partenariaux, d’être en cohérence avec les politiques menées en matière d’accueil des populations immigrés et d’adapter ses modalités aux besoins des publics. Ainsi l’équipe s’attache • à mener un travail de collaboration soutenu avec ses partenaires ceux qui orientent les publics (les CCAS de Nancy et Maxéville, les CMS du plateau de Haye, le Pôle emploi, le Centre d’entraide aux français rapatriés, …), ceux qui sont susceptibles d’apporter une réponse à la poursuite de leur parcours (chantiers d’insertion, plateforme mobilité, associations de quartiers, mission locale, maison de l’emploi…). • à s’impliquer dans les travaux de réflexion à l’interne du centre social pour que chaque intervenant professionnel ou bénévole puisse comprendre le sens et les valeurs de l’action et contribuer à son évolution en lien avec ses partenaires locaux notamment dans le cadre du Plan Régional pour l’intégration des populations immigrés, dans le cadre de la mise en œuvre du « Français Langue d’Intégration », et dans une dimension de Plateau, avec la mise en œuvre d’une instance de concertation des structures dispensant des actions d’apprentissage linguistique (ESAF 54, Buisson ardent, CRIL54)
Description de l'expérience, ses objectifs, ses acteurs et ses différentes phases.
OBJECTIFS GÉNÉRAUX: 1. Profiter du contexte d’apprentissage linguistique pour décrypter, expliciter, expérimenter avec les participants, le champ de l’insertion dans la vie sociale, culturelle et professionnelle. 2. Poser les premières bases d’un parcours d’insertion le plus en amont possible afin d’apporter de la cohérence et autonomie au public Objectifs opérationnels 1. Mettre en place un parcours personnalisé pour chaque apprenant de l’accueil jusqu’à son orientation vers d’autres structures en capacité de l’aider à mettre en place son projet. 2. Utiliser voire créer des outils d’évaluation, des outils pédagogiques adaptés pour accompagner une dynamique d’apprentissage. 3. Mettre en place d’ateliers thématiques de communication et participer à des projets répondant au plus près aux besoins des publics. 4. Activer des réseaux de partenariat pour enrichir les contenus des modules, pour accompagner les participants dans leurs projets personnels et pour les accueillir à la sortie de l’action. LE FONCTIONNEMENT DE BASE DE L’ACTION La linguistique : la clé d’entrée dans l’action : La personne s’adresse au centre social parce qu’elle souhaite maitriser la langue française pour comprendre son nouvel environnement et pouvoir y évoluer Dès la première rencontre, elle va exprimer ses projets pour elle-même ou sa famille, ses difficultés ou ses besoins, autant de ressorts qui vont permettre de déterminer les motivations individuelles et de trouver les leviers qui vont la placer dans une stratégie de parcours. Le travail de l’accompagnant sera alors d’affiner l’évaluation de la situation et de permettre à la personne de mettre des mots sur des compétences à valoriser, des freins à dépasser. L’intégration dans l’action est aussi un moment particulier qui apporte des premiers repères sur des conduites à tenir : respect des horaires, respect des autres, posture d’apprentissage…. Apprendre pour agir est une action globale qui place la personne à la jonction de plusieurs types de réponses. Dans chacune des expériences, elle va pouvoir découvrir, s’approprier des savoirs faire et développer des postures, des savoir-être transposables dans la suite de son parcours. 3 axes principaux d’action sont ainsi proposés au public : Un apprentissage linguistique : l’objectif poursuivi dans le cadre de l’action est de permettre aux personnes de pouvoir maîtriser les bases d’une communication courante en français afin d’entrer en relation avec leur environnement de comprendre les démarches qu’elles sont amenées à entreprendre (vie quotidienne, démarches administratives, recherche d’emploi….). Basé sur des situations et des démarches authentiques, cet apprentissage permet déjà un premier décryptage des règles de vie en France. En terme de savoir-être, ces temps d’apprentissage sont aussi déterminants pour placer l’individu dans un cadre formel et d’évaluer ses compétences autour du respect des règles, de la vie relationnelle en collectif, de la posture d’apprentissage. • Un accompagnement individualisé : c’est un temps privilégié pour permettre à l’apprenant de prendre le recul nécessaire pour évaluer son évolution dans son parcours. Avec l’intervention de l’accompagnatrice sociolinguistique et aussi avec l’appui d’outils spécifiques mis en œuvre par l’équipe, il va mettre en place des systèmes d’auto-évaluation, de réflexion autour de ses projets qui vont lui permettre d’acquérir de l’autonomie dans ses prochaines expériences d’apprentissage, de recherche d’emploi…. (Gérer son temps, déterminer des priorités, agir sur des freins…) Dans le cadre de l’accompagnement individuel, l’accompagnatrice sociolinguistique s’attache aussi particulièrement à établir des liens avec les professionnels déjà en relation avec le public pour que les personnes puissent comprendre les rôles de chacun et la cohérence d’un travail partenarial. • Des ateliers d’échanges thématiques qui sont des ateliers de communication et d’insertion complémentaires destinés à permettre de répondre à des besoins spécifiques repérés, de trouver des occasions supplémentaires de pratiquer le français et d’amener la personne à prendre de l’autonomie dans la maitrise de son parcours d’apprentissage. La participation à ces activités démontre le dynamisme de la personne et sa volonté d’apprendre, sa capacité à s’organiser, à faire des choix, à s’adapter à de nouvelles situations, de nouveaux interlocuteurs. Ce sont aussi des temps privilégiés qui permettent au public de montrer des compétences, des envies qui ouvriront la réflexion autour de leur parcours. La mise en œuvre et la diversité des ateliers s’appuient en grande partie sur l’implication des intervenants bénévoles LES MOYENS MIS EN OEUVRE : L’action sera menée par une équipe pluridisciplinaire composée - d’une conseillère en économie sociale et familiale chargée de la coordination de l’action, des relations partenariales, du suivi des apprenants, de l’accompagnement et la formation des bénévoles et de la gestion administrative du projet. - de 2 accompagnatrices sociolinguistiques, qualifiées dans l’apprentissage et l’insertion des adultes. Elles assurent l’évaluation et le suivi individuel des apprenants en lien avec les partenaires de terrain, la mise en place des apprentissages linguistiques et le module de français langue professionnelle. - d’une dizaine de bénévoles qui viennent en appui des actions d’apprentissage linguistique et de d’ateliers thématiques - d’animateurs qui apportent leur technicité et leur pédagogie dans des domaines particuliers que sont l’informatique et l’accompagnement du code de la route, la couture, la cuisine … La diversité des acteurs qui interviennent dans un cadre concerté représente un levier essentiel qui permet d’affiner et de faire évoluer l’action. L’accompagnement du projet LE SUIVI DU PROJET se fait au sein de deux instances : - un comité de pilotage composé de représentants des différents partenaires qui apportent leur soutien financier à l’action. 2 à 3 rencontres sur l’année, permettent de faire part du fonctionnement de l’action mais surtout de réfléchir à son évolution en concordance avec la réalité de terrain. - un comité technique composé des partenaires de terrain, représentants du CCAS de Nancy, du CCAS de Maxéville, du Pôle emploi, du CEFR, de l'Equipe Territoriale d'Insertion du Conseil Général, du CRIL, de L'association des Usagers du Centre Social. Réuni de façon bimestrielle, il permet de réaliser une évaluation de parcours individuel. C’est aussi un temps d’échanges qui permet de dynamiser l’action sur le plan collectif et partenarial.
Quels sont les impacts ou effets positifs produits par cette expérience au niveau du public, du centre social ou de l'environnement ?
UNE RÉPONSE ADAPTÉE AU PROFIL LINGUISTIQUE DES APPRENANTS Les apprenants positionnés ont pu être accueillis dans un cadre adapté à leurs compétences et leurs besoins de progression par la mise en place de 5 groupes de niveau différenciés selon le référentiel CECR : • Alpha (en situation d’analphabétisme) : Femmes immigrées de longue date, femmes primo arrivantes peu ou pas scolarisées et de plus en plus fréquemment des jeunes femmes dont les besoins diffèrent (+ 50 % par rapport à 2010) • Post Alpha : Public mixte, jeune dans une dynamique d’insertion socio professionnelle, et d’élaboration de projets. • Français Langue Etrangère A1 (débutant) : Public mixte, primo arrivant d’un niveau scolaire primaire à universitaire • Français Langue Etrangère A2 (intermédiaire) : Public mixte, arrivé en France depuis 1 à 2 ans. Ayant acquis un niveau A2 en français lors d’un parcours linguistique antérieur ou en autodidacte. • Français Langue Etrangère A2. B1 (avancé) : Public mixte. En France depuis plus de 2 ans. Ayant acquis un niveau A2. B1 en français lors d’un parcours linguistique antérieur ou en autodidacte Malheureusement, en fin d’année, compte tenu de la baisse de financements significative, il a été nécessaire de reformater un poste de formateur en réduisant son temps de travail. Le poste n’ayant pas pu être pourvu rapidement, l’accueil du public a dû être restreint. UN CADRE SÉCURISANT ET DYNAMISANT POUR APPRENDRE ET POSER LES PREMIÈRES BASES D'UN PARCOURS D'INSERTION Une fois dépassée la phase d’intégration dans l’action, la majorité des apprenants ont pu entrer en confiance vis-à-vis de la structure et vis-à-vis d’eux-mêmes. L’accueil et l’intérêt personnalisés porté à leur situation, à leur progression et leur projet a permis de dynamiser leur apprentissage, d’ouvrir des portes vers des supports d’apprentissages différents • A l’intérieur de l’action « apprendre pour agir » en utilisant les temps complémentaires que sont les ateliers de communication thématique : 80 personnes se sont saisi des ateliers mis en place autour de différentes thématiques : - Savoir-faire et technicité (Alimentation, couture…) - Découvertes culturelles (musées, médiathèque, …) - Insertion, famille et vie quotidienne (classement des papiers familiaux, budget familial, logement…) • A l’intérieur du centre social en participant à d’autres actions développées dans des cadres divers Activités liées à la famille – parentalité : 37 (loisirs de proximité, accompagnement scolaire, logement) Activités socio-culturelles : 220 (sport, cuisine, couture, clair fouille…) • En lien avec l’environnement élargi du quartier au cours de la mise en œuvre d’actions partenariales telles que les « défis de l’écriture » organisés par le CRIL 54, inscription à la médiathèque,… C’est au travers de la diversité de ces situations que chacun a pu mesurer sa capacité à s’organiser, à s’adapter à de nouvelles situations, de nouveaux interlocuteurs. Des savoirs et des savoir-faire transférables dans leurs démarches de vie quotidienne ou dans la poursuite de leur parcours d’insertion. En cours ou en fin de parcours d’apprentissage, par le travail d’accompagnement réalisé en lien avec la personne et son environnement des orientations peuvent être mises en œuvre pour favoriser la poursuite du parcours ; en 2013 18 orientations ont été faites dans le champ de l’insertion socio- professionnelle (positionnement sur des offres IAE, sur des formations spécifiques liée à l’emploi pour la découverte du monde du travail ou pour le développement de compétences….) 2 orientations ont été mises en œuvre pour permettre d’appuyer l’évolution du parcours d’apprentissage.
Quels furent les facteurs de réussite de cette expérience ?
UNE IMPLICATION APPUYÉE DE NOS PARTENAIRES Les liens partenariaux ont continué de se diversifier et la mutualisation des compétences de chacun permet d’enrichir l’action à différents niveaux : Pour la réflexion autour de la mise en œuvre du projet au travers de 2 instances: Le comité de Pilotage : 1 rencontre par trimestre permt aux partenaires financeurs de suivre régulièrement l’évolution de l’action et d’apporter leurs compétences, leurs connaissances pour la poursuivre au plus proche des besoins révélés. Le comité de pilotage comprend : - Des élus des villes de Nancy, Maxéville et Laxou - un représentant du CCAS de Nancy, un représentant du CCAS de Maxéville. - Les chefs de projets CUCS des villes de Nancy, Maxéville et Laxou. - La déléguée d’Etat de la préfecture - Des représentants du service « acteurs ville et territoire » de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale - La conseillère régionale dans le cadre de la convention IRELIS - Des représentants de l’équipe territoriale insertion du Conseil Général - Des représentants de la délégation Nancy Couronne de la CAF 54 Le comité technique : ETI et CMS du conseil général, Pôle emploi, services emploi des villes de Maxéville et de Laxou, ARS, CEFR, CRIL… En 2013, 2 rencontres collectives ont pu apporter aux partenaires des éléments sur le fonctionnement général de l’action mais l’intérêt principalement recherché est l’échange autour des situations individuelles qui de plus en plus, se fait sur d’autres temps, de manière plus naturelle et dynamique grâce à une meilleure interconnaissance des partenaires Pour l’orientation des publics vers l’action : Outre les démarches d’inscription spontanée, l’orientation du public se réalise par des partenaires appartenant à des structures variées qui apportent une diversité de publics : - Les associations (CEFR, secours catholique,…) - Les partenaires de l’accompagnement social : CMS du plateau de Haye, les CCAS : Maxéville, Nancy, Laxou - Les partenaires de l’accompagnement socioprofessionnel : service emploi de Maxéville et de Laxou, les missions locales, le pôle emploi, les chantiers d’insertion (ENVIE, Grand Sauvoy…) Pour l’accompagnement des publics particulièrement dans des projets à visée d’insertion professionnelle : chantiers d’insertion, service d’accompagnement à l’emploi, associations d’insertion, organisme de formation… Au travers des échanges qui s’instaurent autour de situations individuelles, la connaissance des pratiques professionnelles s’affine et permet de mieux envisager la place de chacun dans son intervention auprès des personnes. Par conséquence, les publics accueillis ont aussi une vision plus claire de leur parcours
Quelles sont les limites de cette expérience ?
Les limites repérés sont les passerelles entre notre action et les dispositifs de droit commun notamment dans le cadre universitaire. Le lien entre le social et l'emploi, la structure a du mal à se faire reconnaître comme un véritable interlocuteur vis à vis de Pole emploi. Alors qu'il y aurait à gagner pour la personne de traviller dans une approche complémentaire dans les prescriptions vers l'évaluation en milieu de travail, la formation...